Nous abordons le Viêt Nam par le Mékong, qui joue une fois de plus le rôle de frontière. A cet endroit le fleuve très large, se divise en de nombreux canaux, c'est un vrai labyrinthe fluvial que nous suivons sur quatre heures.

Nous y rencontrons des bateaux chargés de riz avec des drôles d'yeux . Pour rallier Can Tho ce jour là, depuis Phnom Penh, nous allons réaliser une journée de folie: le minibus (1h30), le bateau cambodgien (1h30), le bateau vietnamien (2h), la moto (10mn), le bus de nouveau (3h), le taxi. Ouf!!

 

Un pays en pleine croissance

Le Viêt-Nam est un paradoxe, c'est un gouvernement communiste avec une économie capitaliste!

Venant du Cambodge, nous sommes étonnés par la bonne qualité des routes, des trottoirs, la lumière dans les villes, les boutiques, les poubelles. Bref, c'est un pays qui a plongé dans la société de consommation. Après information, nous apprenons que le pays a dépassé la Thailande en exportation de riz et connaît une croissance similaire à celle de la Chine aujourd'hui.

Deuxième source d'étonnement, la densité de population dans les villes. 85 millions d'habitants sur un territoire plus petit que la France (335 000km2 pour le Viet nam, 550 000 km2 pour la France), cela se remarque. Les villes regorgent de deux roues, qui encombrent rues et trottoirs à tel point qu'il est quelquefois difficile de circuler à pied. A Can Tho, la statue d''Ho Chi Minh évoque le père fondateur du communisme vietnamien. C'était un géant? demande Tom, impressionné par la taille du monument.

La vie sur le delta

A Can Tho, nous visitons un marché flottant en prenant une barque un peu poussive pendant deux heures. C'est l'occasion de voir l'intense activité sur le fleuve, les marchands d'ananas, de mangues, d'oignons qui côtoient des barges remplies à raz bord de bois, de sable et surtout de riz.

Nous avons loué une voiture une journée (avec chauffeur) pour aller voir la filleule que nous parrainons avec l'association Enfants du Mékong depuis 4 ans. En longeant les rizières, nous sommes témoins de la moisson. Les machines coupent le riz, et récoltent les grains, les hommes les mettent en sacs et les étalent à sécher sur les bords de route.

On peut également voir quelque champs de lotus, et le chauffeur nous en fait manger les graines qui ont un goût de noisette.

Pour franchir les canaux et les différents bras du fleuve, il faut prendre des ponts ou le ferry quand il n'y en a pas.

Notre rencontre avec Than Tuyen, notre filleule, est toute une aventure. Grâce à la coopération de soeurs , qui nous servent de traductrices tant bien que mal, nous parvenons à voir son école, où un professeur d'anglais enthousiaste nous fait la visite. Un tambour sert de cloche pour la récréation, et tous les enfants sont en uniforme blanc, ce qui doit être assez salissant. Le moment que j'ai préféré, c'est la rencontre avec ses parents devant sa maison, perdue au milieu des rizières.

Vin Long et Ho Chi Minh

Ce soir là, nous dormons à Vinh Long. Pas facile de se trouver un petit déjeuner dans une ville peu touristique. Pour Anne, c'est la traditionnelle soupe (Pho). Quant à Marcellin et les enfants, ils arrivent grâce à leur manuel de communication universel à commander un "Banh mi hot ga op la" c'est à dire des oeufs sur le plat et du pain.

A la gare de bus, les enfants attirent les Vietnamiennes comme des aimants: elles les regardent, leur adressent la parole, leur touchent le bras et le visage, les embrassent même quelquefois! Quand ils ne sont pas pris en photo par les téléphones portables. Heureusement pour eux, Marcellin les sauve de cette situation délicate: le minibus pour Ho Chi Minh va partir!

Une fois de plus, nous héritons de la banquette arrière, où nous sautons à chaque passage de pont, car le bus va très vite. Ca va, le toit est haut...

A Ho Chi Minh, (ex Saigon) nous n'avons absolument aucune idée de l'endroit où nous sommes quand le bus nous dépose. Marcellin hèle un taxi pour échapper à la circulation de fous (3 millions de deux roues pour une ville de 7 millions d'habitants) et les enfants sont tordus de rire en nous voyant essayer de faire comprendre au chauffeur que nous voulons trouver un restaurant pour manger: « restaurant?...miam, miam?......bua trua? ».

Par chance, il a finit par comprendre et nous dépose dans un quartier touristique....où nous croisons par hasard la famille des « saperliplanètes » de l'autre côté de la rue! Nous les avions déjà rencontrés au Chili.

De 12 - Viêt Nam
Nous mangeons ensemble en évoquant nos aventures respectives, puis prenons le taxi pour nous rendre chez Juliette et Fabrice, un couple d'expatriés qui nous ont gentiment invités chez eux. Ahh! Une belle maison avec piscine, des saucisses au barbecue, des enfants avec qui jouer....le rêve quoi.

Comme dit Alice toujours un peu excessive, « à côté de cette vie là, ce que vous nous faites mener, c'est l'enfer! »