HANOI, la reine des deux roues
On l'a compris, la capitale du Viet Nam, est l'enfer du piéton: klaxonné, frôlé par tous types de véhicules, victime de la pollution ambiante et d'un ciel toujours gris, le touriste opte rapidement pour le cyclopousse, qui lui permet de profiter de la vie particulièrement animée: des Vietnamiens prennent le café sur des petits tabourets, les autres vendent leurs produits sur des palanches, le système de portage traditionnel ici. Dans le vieux Hanoi, chaque rue a sa spécialité: il y a la rue des livres, la rue des chaussures, la rue des sous-vêtements....etc.
Mais nous préférons nous réfugier dans des lieux plus calmes.
D'abord le lac de Hanoi, qui fait parti de ces endroits assez étonnants, en plein coeur de la ville. Un petit temple rappelle que la ville a plus de 1000 ans d'existence et la légende dit qu'une grosse tortue qui aurait 800 ans et plus de deux mètres de long vit encore dans le lac! On l'a vue car la moindre de ses apparitions attire des foules, mais de là à lui donner 800 ans, quand même...
Au musée ethnographique, un parc permet de découvrir de façon agréable les répliques des différentes habitations du Viêt-Nam. Nous en apprenons davantage sur les coutumes de certaines ethnies comme les Hmongs et les Dzaos (ou Yao) qui font partis des 53 minorités composant le pays. Nous sommes surtout impressionnés par le travail du bois dans les maisons à l'extérieur, et apprenons la façon de fabriquer les fameux chapeaux coniques ainsi que l'utilité des noix de bétel. Les enfants retiendront certainement le vélo transportant les 800 petites nasses à poisson.
Mais c'est au centre culturel français de Hanoi que nous trouvons le plus de silence! Il est très fréquentée par les Vietnamiens qui sont nombreux à vouloir apprendre le français.
Sapa, séjour en montagne
Pour échapper à la cohue d'Hanoi, nous sommes partis deux jours à Sapa, (1500 m) dans le nord ouest du Viêt-Nam, en train de nuit. Nous étions avec Hervé et Cécilia pour la plus grande joie des enfants qui retrouvent aussi Alice et Cédric.
Sapa est plus grand que ce que nous pensions, pour le reste il n'y a pas eu de surprises: nous avons suivi la cohorte de touristes sur des chemins ultra-fréquentés (village de Cat cat, de Ta Van), accompagnés par des villageoises et des filles H'mongs et Dzaos rouges : seuls 40% des enfants sont scolarisés ici, les autres aident les parents. Tous nous ont suivi sur toute la longueur de notre chemin, nous tenant la main dans les moments un peu difficiles. Les deux tribus se différencient par leur vêtements et par leurs pratiques, par exemple les Dzaos rouges s'épilent entièrement les sourcils une fois mariées, et se rasent le devant de la tête. Leur point commun: des commerçantes acharnées!
Malgré l'affluence, il faut reconnaître que lorsque le brouillard se dégage, la vue sur les rizières en terrasses est spectaculaire, et nous ne regrettons pas le déplacement. Et cela nous fait un peu d'entraînement avant le Népal...
Le Viet-Nam nous laissera une impression mitigée: d'un côté un pays très dépaysant avec une réelle influence culturelle chinoise, une richesse touristique à travers les paysages karstiques, le delta du Mekong, la montagne. D'un autre côté, on a moins aimé l' accueil rude (surtout vers Hanoi et Sapa) où le touriste est continuellement harassé par le bruit et le marchandage qui de toute façon va au détriment de l'étranger. Je (Marcellin) suis assez échaudé par mon séjour et je pense que le gouvernement vietnamien devrait rapidement prendre des mesures pour mettre fin aux dérives de leurs agences ou hôtels traitant avec les touristes, car ce pays ne mérite pas l'engouement que les Français en font..