Même si c'est l'automne, il fait chaud en Namibie, de plus en plus chaud au fur et à mesure que nous progressons. Cela nous rappelle l'Australie, à part que cette fois-ci, la climatisation marche, ce qui rend notre voyage beaucoup plus supportable et ....il y a moins de mouches!. D'ailleurs, la similarité avec l'Australie ne s'arrête pas là, c'est la deuxième fois que nous traversons le tropique du Capricorne!

Nous pensions avoir très froid la nuit, c'est le contraire qui se produit : encore 30°C à 21h, qui dit mieux? Serions nous trop tôt dans la saison?

La Namibie est un pays si vaste et désertique que les rencontres sont relativement rares, on ne croise que peu de véhicules et quelques charrettes. Par chance, à Maltahoe, nous passons la nuit de ce mardi 11 mai chez Anne, une Française bien sympathique, qui connait bien l'Afrique et avec qui nous avons une discussion passionnante sur les rapports entre la communauté locale (les Namas) et les blancs. Alice n'est pas en reste, et se montre aussi très intéressée, tandis que Tom joue avec les chiens (une fois de plus!) et que le pauvre Marcellin est de corvée de montage de tente.

Jeudi 13 mai. A 5H30, il fait encore nuit ce matin à Sesriem mais il faut se dépêcher car le lever de soleil sur les dunes de Sossusvlei n'attend pas! C'est aussi la meilleure heure pour observer le long de la route, les springboks, les autruches, les oryx et les renards.

Ces dunes du désert de Namib, anciennes de plus de cinq millions d'années, sont aussi parmi les plus hautes du monde. Nous nous joignons aux autres touristes pour gravir ces montagnes de sable rouge, (et remplir nos chaussures!) comme une colonie de foumis. C'est magnifique.

Le soir même nous avalons les 6 heures de routes jusqu'à Wallis Bay en faisant une halte essence et déjeuner à la petite oasis de Solitaire. Nous passerons de long moment à regarder les vieilles carcasses de voiture, mais encore plus devant les succulentes « meat pie », tartes aux pommes et autres pâtisseries dans l'unique et inattendue « bakery » du site, dont le guide dit que c'est « une des meilleures d'Afrique! ».

Le week end de l'Ascension, nous le passons au bord de l'Océan atlantique, dans un climat beaucoup plus frais et venté....au point de nous réveiller dans le brouillard! Ici les vagues sont fortes et même dans les mois les plus chauds, on ne s'y baigne guère, avec cette eau à 15°C. Notre premier camping dispose de bonnes aires de jeux qu'Alice et Tom useront largement, et nous sommes tous seuls dans la plupart des camp sites.

Nous avons rendez-vous à Swakopmund chez un garagiste pour essayer de réparer le canopy de notre 4X4. Ce dernier ne peut que réparer la fermeture et ne peut pas renforcer le toit du canopy. Mais l'agence nous propose de changer de véhicule à Opuwo dans une semaine.

La ville de Swakopmund a été créé par les allemands vers 1900 à l'époque où la Namibie était un protectorat allemand. Elle a conservé une forte communauté germanique et des rues rappelant les villes allemandes. Quel contraste quand on sait qu'à l'extérieur de la ville, ce ne sont que des dunes de sables ou des surfaces désertiques....

La route de sel qui mène à Cape Cross plus au Nord est lunaire, on se croirait un peu dans le salar d'Uyuni. Pas étonnant que la côte porte le nom peu engageant de « Skeleton coast », on n'y trouve que des pêcheurs et une des plus importantes colonies d'otaries à fourrure de Namibie: plus de 100 000 individus se piétinent, nagent dans les rouleaux, et bêlent dans une puanteur épouvantable. Un spectacle incroyable!

De 16 - Namibie

Tournant le dos aux grands rouleaux de l'Océan (je vous assure que dormir à côté de ce grondement, ce n'est pas facile!) nous nous dirigeons à présent vers le Damaraland, un vaste territoire peuplé de .....Damaras. Dans le massif du Spitzkoppe, qui émerge comme un mirage au milieu du désert, petits et grands trouvent une aire de jeux géante. Les massifs de granit, héritage d'une époque volcanique révolue, se prêtent à l'escalade et à l'exploration, et constituent autant de repères d'oiseaux et de damans (sorte de marmotte.). Nous campons sur place, mais il n'y a pas d'eau, heureusement que nous sommes partis avec des réserves.

Au menu de ce soir, mashmallows grillés au barbecue, sur une idée d'Alice.

Les pierres de Namibie nous racontent leur histoire....

Quand nous ne roulons pas, nous visitons les curiosités locales. Au centre de la Namibie, les pierres ont leur mot à dire....

A Twyfelfontein, les Bushmens, ont gravé il y a 6000 ans sur des blocs de grès rouge, les animaux de l'époque, avec leurs empreintes. Les reconnaissez vous?

Non loin, ces tuyaux d'orgue de dolérite se sont formés il y a 125 millions d'années, par refroidissement du magma.

Il y a 280 millions d'années (encore plus fort!), des arbres déracinés ont été transportés par l'eau, recouverts de sédiments et pétrifiés, c'est à dire qu'ils se sont transformés en pierre!

Mercredi 19 mai

- «  Une girafe! Une girafe! » vient de s'écrier Marcellin au volant. Vision incroyable et inattendue en plein milieu de la savane, on n'est même pas dans un parc national, mais dans le Nord du Damaraland.

- « C'est une vraie? » Depuis la fausse baleine que nous avions vue échouée sur une plage de Bonne Espérance pour les besoins d'un film, on n'est sûr de rien. Mais oui, elle agite sa queue et nous regarde avec indolence. 500 mètres après, on aperçoit un troupeau au loin, avec quelques zèbres.

Nous avons quelque mal à trouver le campsite de Warmquelle, sur une piste défoncée. Des enfants à moitié nus courent vers nous pour nous vendre du bois ou des colliers, au loin des huttes en terre que nous voyons pour la première fois et des enclos à bétail.. Ca y est, nous y sommes, c'est vraiment loin de tout, mais il y a des bassins d'eau chaude naturelle dans lesquelles nous avons plaisir à nous plonger. Nous sympathisons avec une famille d'origine allemande qui vit en Namibie et dînons ensemble au feu de bois. Super, ils nous invitent dans leur ferme dans une semaine!

En attendant, il nous reste à découvrir le Kaokoland, le pays des Himbas.