Chiang Rai, séjour écotouriste dans les tribus Akhas et Lahus

Mercredi 27 janvier, Alice écrit:

« Nous revenons à Chang Rai après un long « trek » de trois jours. Nous avons fait beaucoup de choses extraordinaires, comme manquer de faire une galipette du haut d’un éléphant, et des choses bizarres comme manger du riz et du chien au petit déjeuner…..

Nous avons été voir la Fondation du « miroir de l’art » qui s’occupe des tribus du Nord de la Thailande.Apès la balade en éléphant où nous avons été tous secoués, nous arrivons à notre logis dans un village lahu et nous nous endormons paisiblement sans nous douter que nous allions être réveillés très tôt le lendemain matin par les coqs et les…..cochons! »

Les impressions de Tom:

«  J’ai aimé aller sur un éléphant, et vivre avec des cochons, des chiens et des poules. C’était bien aussi de jouer avec les autres enfants, de danser le soir autour du feu. Notre guide était sympa. ».

Le récit des parents:

Nous avons réalisé cette excursion avec la fondation « Mirror Art ». C’est une ONG qui intervient depuis plus de dix ans dans les alentours de Chiang Rai pour améliorer le niveau de vie des communautés Akhas, Lahus, Lisus et Karen, tout en préservant leur identités culturelles. Avec l’interdiction de la production de pavots et donc d’opium, il faut trouver une alternative au développement. L’écotourisme en est une, même si la plupart restent fermiers (riz, haricots, maïs..)

Le premier jour, après la visite d’un temple et du marché de Chang Rai, nous avons été reçus par un responsable de la Fondation qui nous a présenté les projets en cours, et notre programme tout en nous donnant les recommandations utiles pour notre séjour en tribu: ne pas toucher la porte des esprits à l’entrée des villages, pour une femme ne pas aller dans l’espace réservé aux hommes chez les Akhas et inversement, se conduire correctement…etc

Ensuite, après le repas pris avec les volontaires de la Fondation, nous nous acheminons au départ de l’excursion. Nous voilà à présent sur une sorte de passerelle deux par deux pour se hisser sur deux pachydermes. Les premiers pas sont une franche rigolade, nous sommes plus hauts que les toits du village et devons éviter les fils électriques! Puis, nous prenons un sentier vers la montagne, qui devient de plus en plus étroit et escarpé. Je suis sidérée de voir l’agilité des éléphants à éviter les obstacles. Il faut se cramponner pendant les descentes! Bien sûr, à chaque passage de rivière, on est un peu arrosé, mais comme il fait très chaud…

Le village Lahu de Ban Yafu est en altitude (600m), toutes les maisons sont en bambous à deux étages: en haut, c’est l’espace habitable où se situe le foyer et à l’écart un matelas pour dormir. Les femmes passent beaucoup de temps à faire à manger pour leur famille et les animaux. Pas de poubelle, quand on veut se débarrasser de ses déchets, il suffit de soulever une planche du sol et tout tombe directement sur les cochons! Pareil pour l’eau. Pas de mobilier non plus, on vit sur le plancher.

L’école se fait en thai et en anglais, pas en lahu. D’ailleurs le maitre est un Thai. Le village a quand même l’électricité solaire, pour le soir.

Le deuxième jour, nous sommes réveillés très tôt par les animaux. Pas de chance, il se met à pleuvoir! Nous faisons un peu école, et jouons avec des petits enfants, même s’ils sont assez timides. Notre guide, Yakha, nous montre comment cuisiner dans un morceau de bambou. Ici, le bambou sert à tout: combustible, charpente de maison, tasse, cuisine..

Puis c’est le départ vers le village Akha de Ban Apa, à une heure et demi de marche. Nous croisons surtout des deux roues qui transportent des sacs de riz et même des bambous entiers! Nous sommes contents d’arriver, le village est en haut d’une pente raide et nous sommes en sueur à cause de la chaleur. A l’entrée du village, trône la carcasse d’un chien séché sur deux pans de bois. Ici, pas de cochons, et quelques chiots (on devine pourquoi!), chaque maison est enserrée dans des clotures en bois. Moins isolé qu le village Lahu, ce village a bénéficié un peu de la modernité. Quelques jeunes circulent à mobylette, plusieurs maisons sont en ciment.

Alors qu’a donc de particulier ce village Akha?

Les Akhas ont beaucoup de traditions encore vivaces: fêtes, lieux sacrés dans le village. Les costumes traditionnels sont encore portés par les personnes agées des deux sexes. Les plus vieux fument une longue pipe. Par contre, ils refusent qu’on les prenne en photo. Par chance, notre hôtesse nous en fait essayer pour une séance photo, les enfants sont ravis.

Le soir, Alice et moi participons à une danse des femmes costumées autour du feu, nous sommes les seuls touristes et sommes conscientes d’assister à un moment privilégié…

video de la danse

Comment communiquer?

Pas facile, quand personne ne parle anglais. Chacun sa méthode.

Tom fait des grimaces, sort son carnet de dessin, et ses playmobiles, Marcellin fait des avions en papier…Très vite, les enfants akhas enthousiastes courent après Tom qui devient le petit chef.

Alice, plus réservée, fait une partie de dames contre Marcellin qui attire les enfants plus grands et les petits vieux intéressés. Chacun y va de son commentaire…

Les parents comptent avec les doigts, font des gestes….nous arrivons ainsi à dire notre âge, celui des enfants, d’où nous venons. Les femmes akhas n’en reviennent pas de la taille de nos enfants par rapport aux leurs: Tom fait la taille d’un enfant de douze ans ici!