Phnom Penh, Kampot et l’île aux lapins

Mardi 23 février, il fait 36°C à Phnom Penh, nous sommes plongés dans un traffic dément à bord de notre moto taxi .

Ravis de notre séjour à Angkor, nous avons repris le bus vers la capitale du Cambodge, sur un fond de musique karaoké cambodgien. Le chauffeur slalome entre les véhicules, usant pleinement des freins et du klaxon pour éviter les écoliers à vélo, les vaches, les moto-remorque. La route qui va à Phnom Penh est bordée d’une première rangée d’habitations et ensuite des rizières, malheureusement toutes jaunes car c’est la saison sèche.

De 11 – Cambodge

A Phnom Penh, nous restons seulement un jour, en transit, car nous avons prévu de descendre sur la côte avec des amis de Toulouse, à Kampot, un port qui a longtemps vécu du commerce du poivre avant d’être détrôné par le Vietnam. Nous profitons de ce court passage pour préparer notre prochaine étape vers le Viet Nam: dépot des passeports pour les visas et réservation d’un aller en bateau vers le delta du Mékong. Nous sommes frappés par quelques images de Phnom Penh: les 4×4 flambants neufs, les petits chiffonniers qui passent la nuit tombée, les filles sur les trottoirs, les moto-taxis qui prennent la route à contre sens avant de tourner….

Ce mercredi 24 février, nous voilà donc repartis, mais cette fois dans un minibus avec Mathilde et Philippe et leurs trois enfants. Nous sommes contents de revoir nos amis toulousains, qui finissent leur séjour, et ça bavarde à fond malgré une route cahoteuse perpétuellement en construction ou en réparation. Elvire compte les Cambodgiennes en pyjama, c’est le vêtement favori des 45 ans!

La guesthouse Les Manguiers est tenue par une famille franco cambodgienne charmante qui vit depuis vingt ans au Cambodge. Leur demeure est un havre de verdure le long de la rivière. Les enfants trouvent des amis pour jouer (c’est les vacances des expatriés), un ponton pour sauter dans la rivière, une nourriture abondante et de qualité (il y a des desserts!).

Ces quelques jours sont bien remplis. L’excursion vers Kep, puis l’île aux lapins, nous permet de profiter de la plage sous les cocotiers, à l’écart du tourisme de masse. Philippe et moi (Marcellin) pousserons jusqu’à faire le tour de l’île, 1h30 sur un sentier praticable uniquement à pied.

Jean Yves, le propriétaire des Manguiers, intervient aussi dans de nombreux projets de développement, à l’image de cette école primaire, qu’il nous fait visiter. Sa connaissance du khmer favorise notre communication avec la classe de “CE1”. Les enfants vont à l’école le matin de 7h à 13h et un deuxième groupe les remplace l’après midi, par manque de locaux et d’enseignants. Ils n’ont que deux semaines de vacances en plus des deux mois en juillet août, et beaucoup s’arrêtent après la primaire. Tom joue encore son grand rôle de séducteur!

A Kampot, nous assistons en fin de journée, aux danses khmères des enfants orphelins et défavorisés de l’école de musique.

Nous préférons d’ailleurs les danses à la musique, un peu trop stridente pour nos oreilles d’occidentaux.

Cette rivière est superbe et c’est un plaisir de la remonter en bateau, puis en kayak, en essayant même de piéger les lucioles qui s’envolent la nuit.

Seul bémol dans ce tableau idyllique: la chaleur, qui éprouve les enfants et donne des migraines, nous incite à plus de prudence: il ne fait pas bon rester au soleil toute la journée dans ce climat, même avec un chapeau, car le risque de déshydratation est réél.

Samedi 27 février, retour à Phnom Penh, toujours le long de cette route horrible et cahoteuse. Nous sommes tristes de quitter nos amis à l’aéroport.

Le jour suivant, nous allons voir en moto taxi l’association “Pour un sourire d’enfant”(www.pse.asso.fr) qui s’occupe depuis quinze ans de sauver des enfants de la décharge. Ces enfants devaient arpenter la décharge la nuit au risque de se faire écraser par les camions, vendre les déchets retrouvés pour quelques riels, afin d’aider leurs familles en détresse. Beaucoup étaient battus ou violés. Aujourd’hui, l’association fondée par Marie France et Christian Despallières en 1993, scolarise plus plusieurs milliers de jeunes, de la petite enfance à l’entrée dans la vie professionnelle. L’association est presque aussi grande qu’un campus universitaire! On nous fait visiter l’infirmerie, les dortoirs, les différentes écoles de mécanique, couture, coiffure, restauration,et nous mangeons au restaurant de l’association “le Lotus Blanc”. C’est un projet sensationnel qui mérite tout notre soutien.

Demain, nous allons au Viet Nam en bateau, en descendant le long du Mékong. Le Cambodge est un pays attachant, où on a envie de revenir, car nous y sommes restés trop peu de temps. Mais ce sont les contraintes de notre voyage, et de toute façon, il y fait trop chaud en cette saison pour s’y attarder…