Nos premiers jours au Laos à Luang Nam Tha et Muang Sing

Passage au Laos

Jeudi 28 Janvier, pour notre dernière soirée en Thailande, nous nous offrons le mets suprême… une fricassée de larves de bananiers et des sauterelles. Les enfants vous raconteront au retour comment ils ont apprécié le plat, mais pour les parents, nous avions l’impression de manger des crevettes bien grillées!

Le lendemain, le tuk tuk arrive pour nous amener au terminal de bus: va t on réussir à y caser tous nos bagages? Heureusement, il n’y a que deux heures de bus jusqu’à la frontière de Chiang Kong.

Enfin le Mékong, ce fleuve mythique qui traverse 7 pays en Asie du Sud -est, nourrit 90 millions de personnes et sert de frontière géographique entre le Laos et la Thailande. Nous avions fait des passages de frontières en avion, en bus, à pied, mais aujourd’hui, c’est une première: nous le faisons en bateau, en « longtail » précisément…

A cet endroit, il y avait autrefois le Pqa Béuk, un poisson-chat géant mesurant jusqu’à 3m de long, mais la construction de barrage hydro-électrique et la surpêche ont fortement réduit le nombre de ces spécimens. De l’autre côté du fleuve, ce sont les formalités d’entrée au Laos qui nous attendent. “Bonjour monsieur” C’est vrai ici, on parle un peu français, reste de la colonisation. Nous devons évidemment remplir les formulaires habituels; nous connaissons maintenant par coeur nos numéros de passeport.

Nous pensions rester une nuit ici, mais voilà qu’une personne nous propose de nous emmener directement à Luang Nam Tha dans son minibus. Nous hésitons; notre guide, le Lonely Planet vieux de 3 ans, nous indique que le trajet se fait en 8h en bus. Notre interlocuteur dit que cela lui prendrait 3 heures, et en plus il nous fait un bon prix, 1500 Bahts; L’affaire est conclue, ce soir nous serons au coeur du parc Nam Tha. Et pour une fois, on roule à droite!

A bicyclette à Luang Nam Tha

Le trajet jusqu’à Luang Nam Tha reste éprouvant: beaucoup de virages et de nids de poules, et des villages en bambous qui nous plongent dans un pays bien plus pauvre que la Thailande. Des enfants en âge d’être scolarisés, transportent des herbes au bord de la route, nous n’avions pas vu cela depuis la Bolivie. Cela fait un choc…

A Luang Nam Tha, nous trouvons une guesthouse très calme après trois tentatives sans succès. Le lendemain nous sommes surpris par la fraicheur de la brume, et nous renfilons nos deux polaires, cela faisait longtemps! Les bicyclettes sont plus nombreuses que les voitures, nous trouvons des vélos à la taille des enfants, et c’est parti pour quatre heures à travers les rizières. Tom exulte, mais très vite les routes s’avèrent poussiéreuses et cahotantes. Nous nous arrêtons pour traverser un pont en bambou, admirer des villageoises tissant la soie ou fabriquant de la feuille de riz.


Nous mettons bien une heure à parcourir les trois kilomètres

jusqu’à la fête bouddhiste locale, qui nous a été signalée. Mais Tom déraille sans arrêt, il fait chaud à présent. Enfin, nous apercevons le stupa, il ne nous reste plus qu’à monter la centaine de marches jusqu’en haut, avec les autres visiteurs….l’estomac dans les talons, nous nous attablons aux stands, mais en guise de repas, ils ne vendent que des salades de papayes super épicées, des pattes de poulet grillées et des petites brochettes de poulet. Tant pis, ce midi là, les enfants ne mangeront pas grand chose, et se rattraperont sur des bananes et des gaufres en revenant en ville.

Le jour suivant, les enfants ont une terrible déception. En commandant un porridge au restaurant, ils obtiennent une soupe au poulet! Il est trop tard pour changer, il nous faut prendre le bus pour Muang Sin, à deux heures de là. Heureusement, nous attrapons au vol des yaourts et un paquet de biscuits pour compenser.

Muang Sin est un petit bourg à dix kilomètres de la frontière chinoise. Malheureusement, impossible de trouver des vélos pour enfants, il fallait s’y attendre car les touristes se comptent sur les doigts d’une main. Nos enfants se font dévisager, ils n’ont pas vu beaucoup d’enfants étrangers par ici. Du coup, nous prenons une excursion avec guide pour la journée ce qui nous permet d’aller marcher et de traverser plusieurs villages akhas, yao, hmongs et khmau.

De 10 – Laos

Nous traversons de vastes champs défrichés, où les hévéas ont remplacé l’opium interdit par le gouvernement. Mais du coup, c’est quand même des hectares de jungle qui s’envolent en fumée tous les ans. La culture de canne à sucre, le bois et le caoutchouc sont vendus aux Chinois, c’est ce qui fait vivre les gens ici.

Tom a toujours autant de succès auprès des enfants des villages, il chante avec Alice la Marseillaise et frère Jacques, et très vite, des nuées de bambins nous suivent en criant “sabadee”, ce qui veut dire bonjour. Alice me dit après qu’elle a été frappée par le fait qu’ils soient pieds nus, souvent avec des vêtements en piteux état. Sont ils malheureux pour autant? “Pas sûr, on ne les oblige pas à aller à l’école et ils vivent souvent en plein air, à s’amuser” m’explique le guide, Mister My.

De 10 – Laos

Voici des visages que nous avons croisés durant notre excursion. 

De 10 – Laos

Nous nous dirigeons maintenant vers Luang Prabang sur 2 jours.