Santiago et Valparaiso, nos derniers jours au chili

6 millions d’habitants, le tiers de la population chilienne: c’est la population de Santiago du Chili, idéalement située au bord des grands sommets andins. Enfin du beau temps! Il fait même très chaud, 33°c et nous quittons enfin les polaires comme après un long hiver. Les logements sont plus chers, et nous choisissons l’auberge de jeunesse, Terra Extremus, où Tom et Alice se défoulent sur le baby-foot.

Nous avons aimé Santiago, il y a beaucoup d’arbres et de parcs, et pleins de musées. Après une visite du quartier Bellavista et de la Plaza de Armas, notre choix s’est porté sur des sites qui pouvaient intéresser les enfants. Le musée interactif mirador (MIM) est un de ces sites géniaux qui font découvrir la science aux enfants à travers le jeu: Tom et Alice se sont allongés sur des tapis de clous, ils ont fabriqué des bulles géantes avec des cerceaux, ont expérimenté l’électricité statique sur leurs propres cheveux pour ne donner que quelques exemples……On a vraiment adoré!

De 04-Chili
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Nous avons aussi été au parc zoologique Buin, en banlieue de la ville. Pour s’y rendre, il faut prendre le métro et le train, cela fait drôle de quitter les beaux quartiers du centre pour découvrir une autre réalité. En effet, la voie ferrée longe des quantités importantes de déchets, il y a même des logements construits dans ces détritus! Mis à part cela, les enfants étaient ravis de voir des animaux différents des zoos qu’ils avaient l’habitude de voir. C’est le cas notamment des tapirs, des porcs- épics, des ocelots, des poissons, des reptiles, des grizzlis, et même un tigre blanc du Bengale. Le soir, il fait si chaud que nous allons pique-niquer dans un parc près de notre hôtel, et les enfants s’amusent à faire de la gymnastique avec des ateliers de musculation en plein air.

A Valparaiso, la température est plus clémente, et nous faisons une petite ballade en bateau dans le port, près des cargos et des vedettes militaires. De là, nous avons une vue d’ensemble sur toutes les maisons colorées situées sur les collines, qui font le charme de cette ville. Le port a connu son apogée au début du XXs, avant qu’en 1920, le creusement du canal de Panama accélère son déclin. Aujourd’hui, il n’en reste pas moins le premier port chilien et connaît un renouveau grâce au commerce avec l’Asie.

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La superbe demeure de Pablo Neruda nous en apprend un peu plus sur le plus célèbre chilien, poète et diplomate. Sa maison jouit d’une vue unique sur la ville, y compris depuis sa chambre!

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Autre curiosité de la ville, ce sont les 18 ascenseurs en bois datant des années 1900 qui nous permettent de nous rendre plus facilement de la ville basse à la ville haute pour quelques pesos.

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Le soir, c’est l’auberge Hostal Case Aventura, en plein centre du site historique, qui nous accueille. La propriétaire est allemande d’origine et cela se voit sur le confort des chambres (couette évidemment), le petit déjeuner copieux avec des oeufs et fruits. Et évidemment l’auberge est remplie de touristes allemands mais aussi des Français.

C’est notre dernier jour en Amérique du Sud, après quatre mois à travers l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine et le Chili. Nous quittons avec un certain regret la zone hispanique. Les enfants recensent maintenant sur leur cahier les mots appris pour ne pas les oublier totalement.

Et maintenant en route pour la Nouvelle-Zelande…

Devinettes et Problèmes sur la Patagonie

Les réponses aux questions du mois de septembre:

  1. C’est l’argent qui a fait la fortune de la Bolivie (b)

  2. Sucre était un général (c)

  3. Photo 1: Les drapeaux: le Brésil -l’Argentine-le Paraguay

Photo 2: Le pays A: le Paraguay, Le pays B: le Brésil, le pays C: l’Argentine

Les devinettes portent ce mois sur la Patagonie où nous sommes restés environ un mois.  Mais nous avons eu aussi l’idée d’ajouter quelques problèmes mathématiques pour les plus forts.

Allez courage et soyez nombreux à relever le défi!

1

Quelle est la danse de Buenos Aires?

a. la salsa

b. la valse

c. le tango

2

Pourquoi les icebergs sont ils bleus? C’est parce que..

a. ils reflètent le ciel

b. la glace absorbe toutes les couleurs, sauf le bleu

c. on les a coloré en bleu parce que c’est plus joli

3

Quel est la proportion du volume immergé d’un iceberg?

a. 50%

b. 70%

c. 80%

4

Le navigateur Magellan a découvert le détroit qui porte son nom. Au fait, était il

a. Espagnol

b. Italien

c. Portugais

5

Magellan a donné le nom de Patagon aux habitants du lieu, et il a remarqué qu’ils étaient:

a. très grands

b. très petits

c. très intelligents

6

Dans l’ hémisphère sud et fin décembre, quelle saison fête t-on?

a. le printemps

b. l’été

c. l’automne

d. l’hiver

7

Problème :Un éléphant de mer adulte pèse environ 4 tonnes .Sachant qu’un élève d’une classe de CM1-CM2 pèse en moyenne 32 kg, combien faut-il d’élèves pour atteindre le poids équivalent d’un éléphant de mer ?

8

Problème: Pareil avec une baleine franche du sud pesant environ 28 tonnes, combien faut-il d’élèves pour atteindre le poids équivalent?

9

Problème : Au chili il existe des billets de 20 000 , 10 000 ,5 000 pesos, mais aussi des pièces de 500 , 100 , 50 , 10 et même 1 pesos ! Sachant que 1 euro est l’équivalent de 800 pesos, quelle est la valeur de cette petite pièce en centimes d’ euro?

10

Problème : Le Périto Moreno est un glacier de 15 kms de long sur 5 kms de large .La glace se forme en haut des montagnes , puis descend peu à peu pour s’effondrer dans le lac Argentino. Ainsi le glacier peut avancer jusqu’à 2 m par jour au centre. Combien d’années et de jours faut il au mieux pour que la glace descende jusqu’au lac ?

Lions de mer et Volcan sur la route de Santiago du Chili

Il nous reste encore une semaine à passer au Chili car notre avion pour la Nouvelle Zelande est le 30 octobre, et il nous faut donc remonter jusqu’à la capitale Santiago du Chili à 2500 km de Puerto Natales. Nous aurions bien aimé repasser par l’Argentine, mais la météo semble mauvaise partout. On décide donc de prendre le chemin le plus court en s’arrêtant à Valdivia puis à Pucon.

A 6 heure du matin, à l’aéroport de Punta Arenas, nous jetons un dernier coup d’oeil aux avions d’expéditions vers l’Antarctique et aux paysages désolés de la Patagonie australe. En regardant plus au sud, nous remarquons que la lumière du jour est plus intense, c’est sans doute l’Antarctique où le jour dure plus longtemps l’été! A notre arrivée à Puerto Montt, deux heures après, nous sommes frappés par un tout autre paysage: les prairies sont verdoyantes et il y a des grands arbres! Malheureusement, c’est la saison des pluies et il va beaucoup pleuvoir pendant les quelques jours que nous restons à Valdivia et Pucon.

Difficile de trouver un hôtel à Valdivia et faire ses courses quand il pleut à seau! Je (Marcellin) suis le seul à braver la pluie pour aller repérer où se trouvent les fameux lions de mer le long du port de Valdivia. Le lendemain, nous avons de la chance, une éclaircie nous permet de nous y rendre en famille. A la halle aux poissons, les commerçants ont mis des grilles le long de la berge pour empêcher pélicans et lions de mer d’y accéder! Nous sommes témoins d’une scène très drôle: un candidat député tente vainement d’enregistrer son discours électoral mais il est constamment perturbé par les grognements des lions de mer, juste derrière lui.  Nous restons là 1 heure à les observer.

De 04-Chili
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A Pucon, nous sommes à côté du volcan Villarica, que nous ne voyons hélas pas car il est dans les nuages. La plage du lac est en sable noir, toujours à cause de l’environnement volcanique. C’est une ville touristique de la région des lacs, mais hélas beaucoup de choses sont fermées car nous sommes hors saison. Nous sommes quand même témoins d’une manifestation des indiens Mapuche qui défendent le rio Palguin où une entreprise étrangère menace d’installer son barrage hydroélectrique et une pisciculture.

Ce sont les thermes d’eau chaude dont nous profitons, l’espace d’une éclaircie. Il y a 5 « pozones », des vasques d’eau chaude naturelle et il n’y a personne d’autre que la famille Dagicour!

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Nous rentrons en stop, car le bus ne passe pas avant plusieurs heures. Pas facile à quatre!

Il pleut toujours, mais ce n’est pas grave car les enfants sont devenus des acharnés du jeu d’échecs. Le défi, c’est de battre papa. Nous sommes même étonnés de la rapidité à laquelle Tom a appris à y jouer.

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Pucon mérite normalement plus de temps; il y a notamment l’incontournable ascension du volcan Villarica (2847m), mais aussi de nombreuses randonnées dans les parcs nationaux Huerquehue et Villarica. Hélas, c’est le printemps et les conditions sont trop rudes pour la troupe Dagicour!

Le jour du départ pour Santiago, nous profitons d’une journée finalement ensoleillée (la météo chilienne disait le contraire!) pour mieux visiter la ville, notamment sa plage de sable noir et la plaza de armas où Alice et Tom s’affrontent au kart à pédale. Mais avant de partir nous aurons 2 belles surprises.

La première, c’est de se faire héler dans la rue: « vous êtes bien la famille Dagicour? ». Par le plus grand des hasards, nous tombons sur Frédéric Vasse qui parcourt aussi l’Amérique du sud en famille: http://www.saperliplanete.org/. Nous rejoignons dans la foulée Vanessa et leurs 3 enfants pour faire connaissance et profiter des 2 heures qui nous restent pour échanger nos « tuyaux » et des livres pour les 2 aînés.

La deuxième surprise, c’est de pouvoir voir le magnifique volcan Villarica complètement dégagé. Splendide! Alice et Tom nous disent alors: « quel dommage qu’on parte maintenant, pour une fois qu’on rencontre d’autres enfants français! ». Mais hélas nous ne pouvons pas annuler nos billets de bus de nuit. Tant pis, nous nous recroiserons peut être dans la suite de notre parcours autour du monde…..

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Prochaines étapes: Santiago du Chili et Valparaiso

El Chalten, capitale argentine de l’alpinisme

Le jeudi 16 octobre, nous gagnons en voiture de location El Chalten, connu surtout par les alpinistes pour son célèbre Fitz Roy (3405m) et le Cerro Torre (3102m). Le ciel est pur et nous pouvons apercevoir la chaîne des glaciers tout le long des 230 kms séparant El Calafate d’ El Chalten. C’est incroyablement beau et nous faisons encore photo sur photo, sachant que cela ne va pas durer. Sur les 50 derniers kilomètres, la route est complètement droite et fonce droit sur le Fitz Roy.

El Chalten signifie la montagne qui fume chez les indiens Tehuelches, elle a donné son nom au village qui a été créé il y a une dizaine d’années à peine. Plein de maisons sont encore en construction, on a l’impression d’être un peu au bout du monde ici.

      El Chalten en 1994

Après une bonne nuit de sommeil dans la confortable auberge Albergue Patagonia, nous voilà prêts pour une bonne ballade de 3h30 au lago Capri, en traversant la forêt de « lengas », les arbres d’ici. Tout en marchant, Alice et Tom échafaudent des plans pour échapper aux pumas si ils nous attaquent, car le gardien du parc nous a prévenu de faire attention. Rien de tel pour éveiller l’imagination… Faute de pumas, nous n’échapperons pas au vent qui souffle de façon démoniaque: encore un peu et nous nous envolions, Alice et moi (Anne)!

La vue sur le Fitz Roy est splendide et on imagine les difficultés des alpinistes pour la gravir. Les Français ont été les premiers dans les années 50 à la vaincre. Le premier pic à gauche du Fitz Roy porte d’ailleurs le nom de l’alpiniste français Poincenot qui perdit la vie dans l’une de ces ascensions. Mais d’autres pics autour du Fitz Roy portent aussi des noms de Français célèbres, Mermoz (2732m), Guillaumet (2579m) et Saint-Exupery (2558m), en hommage aux aviateurs qui ont survolé ces montagnes du temps de l’aéropostale reliant Punta Arenas en Patagonie à Buenos Aires et l’Europe. Antoine de Saint-Exupery a d’ailleurs été directeur de l’Aeropostale Argentina entre 1929 et 1931.

De 05-Argentine-Patagonie Australe
De 05-Argentine-Patagonie Australe

Le vent se renforçant et les nuages commençant à couvrir la montagne, nous préférons sagement rentrer à l’auberge pour le pique nique. Le soir, nous retrouvons Sophie et Jean-Baptiste pour prendre un thé, c’est un peu devenu une habitude!

Le lendemain le vent est toujours violent, et nous renonçons à faire une dernière balade. Dommage pour les enfants car alors la séance de devoirs sera plus longue!

Malgré sa météo capricieuse, El Chalten est formidable pour la marche: il y a des randonnées pour tous les niveaux et malgré l’altitude basse (500m), nous avons l’impression d’être en haute montagne; peu de risque de souffrir du mal des montagnes.

Sur le chemin du retour vers El Calafate, nous manquons d’écraser un tatou qui traverse la route. Comme dit Alice c’est le croisement entre une tortue et un hérisson.

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Hélas, il nous faut repartir vers Punta Arenas, au Chili, pour tenter d’avancer notre vol retour vers Puerto Montt, car le temps s’annonce des plus médiocres (neige..) Pour les autres tourdemondistes qui liraient cet article nous recommandons de réserver un vol depuis El Calafate desservant au choix Buenos Aires ou Bariloche. Mais il y a aussi la solution bus pour les plus téméraires: 33 heures tout de même!

Le Perito Moreno en Patagonie Australe

Punta Arenas, à l’extrême sud du Chili, se situe en bordure du célèbre détroit de Magellan. A cet endroit, le détroit est si large qu’on ne voit pas l’autre côté de la rive. Quand nous y atterrissons le mardi 13 octobre, il neige encore un peu et la température n’est que de…4?c!

Il nous faut encore trois heures de bus pour atteindre Puerto Natales, en bord de lac. Nous n’y restons qu’une nuit car l’objectif est de rallier au plus vite le célèbre glacier Périto Moreno, côté argentin, tant que la météo est bonne à El Calafate. Le passage de frontière (pour la troisième fois!) se passe bien, il fait très beau (enfin!)et nous avons une vue magnifique sur les chaînes de montagne enneigées du Torrès del Paine que nous laissons derrière nous. Nous apercevons même nos premiers ? nandous ? au bord de la route, ces petites autruches américaines.

A El Calafate, nous posons nos sacs à l’Hostel de Los Manos dans une chambre avec salle de bain privée. Hélas, les prix étant élevés nous choisissons la chambre la moins chère, c’est à dire encore avec des lits superposés. 160 pesos (environ 32 euros), ce n’est peut-être pas trop élevé pour un séjour de 2 ou 3 semaines, mais sur un voyage de 1 an, cela compte! Nous sommes tous fatigués de ces derniers jours de transport, cela fait du bien de se doucher . Pour ce soir, nous nous contentons de rendre visite aux quelques flamands roses présents. Ici, le soleil ne se couche pas avant 21h…

Le célèbre glacier Perito Moreno se trouve à 80kms de la ville, et nombreuses sont les excursions proposées par les agences locales. Mais nous préférons nous y rendre par nous même, car en louant une voiture cela nous revient nettement moins cher, et ensuite cela nous permet de partir quand on veut, c’est à dire comme pour toute excursion, après la séance d’école avec les enfants. Enfin dernier argument, nous pouvons nous arrêter quand nous voulons et prendre des tonnes de photos en route… au prix évidemment de passer des heures à les trier!

ォ MAGNIFIQUE, EXTRAORDINAIRE, SUBLIME, MERVEILLEUX, TITANESQUE, GIGANTESQUE, MONSTREUX, BEAU, PARALYSANT, IMPRESSIONNANT サ. Nous avions vu de nombreuses photos du Perito Moreno, mais y être c’est vraiment différent, et dès le premier point de vue, nous sommes déjà subjugués.

Le Perito Moreno dans le parc de Los Glaciares est l’un des rares glaciers au monde qu’on peut admirer de la route et approcher facilement sans une expédition en bateau ou une grande randonnée à pied. Large de 5 kms sur 30 de long, haut de 60 mètres, c’est un monstre de glace blanche et bleue. De temps à autre, un morceau s’en détache, qui fait le bruit d’un grondement d’avalanche. Nous ne nous lassons pas de le contempler, depuis des passerelles aménagées à quelques centaines de mètres du glacier. Mon camescope est armé… au cas où un gros morceau se détache!

Alors que la plupart des autres glaciers dans le monde régressent, celui ci est stable et rejette autant de glace dans le lac qu’il en produit en amont. En fait le glacier descend peu à peu en se comprimant et épousant le fond de la vallée qui le conduit dans le lac Argentino. Au loin nous apercevons des petits points sur le glacier, ce sont une poignée de touristes qui ont opté pour un mini trekking sur le glacier. Nous prenons un catamaran pour être au plus près de la paroi de glace (300 mètres) car nous espérons assister à la naissance d’un iceberg. La vue est encore plus spectaculaire.

La petite plage de Muelle Wharf à 1km du glacier constitue un terrain de jeu idéal pour les enfants. Les icebergs sont tout près! Nous y restons facilement 3 heures: Tom et Alice faisant encore une énième cabane et jouant avec les morceaux de glace, tandis que nous admirons les petits icebergs qui en fondant se renversent et s’entrechoquent, nous faisant apparaître des formes nouvelles à chaque nouvelle .

Une autre excursion proposée dans le parc est une croisière sur le lac Argentino pour admirer notamment le plus grand glacier d’Argentine, le Upsala. Mais l’accès est devenu difficile suite à de nombreux effondrements du glacier et la formation de nombreux icebergs qui bloquent les bateaux à 15kms. Encore le réchauffement climatique! Nous remettons donc cette expédition à … un autre tour du monde!

Retour au Chili et visite de l’île de Chiloé

C’est dur de quitter l’Argentine. Nous y avons passé un mois en traversant des régions arides (Salta), tropicales (Iguazu), tempérées (Buenos Aires), maritimes (Valdès) et enfin montagneuses (Bariloche); que d’images dans les yeux! En plus nous avons quitté un Bariloche ensoleillé pour passer de l’autre côté des Andes sous les nuages. Le col qui constitue la frontière est néanmoins superbe: bordé de grands arbres sous une dizaine de centimètres de neige.

Nous sommes donc au Chili. En descendant des Andes, la route qui nous mène à Puerto Varas est très verte et bordée de prés, où paissent de bonnes vaches laitières. Cela nous fait bien sûr penser à la Normandie! « on arrive chez Mamie Arlette », s’écrie Tom. « Non, regarde, il n’y a pas de volcans en Normandie !». En effet, au loin, nous apercevons les cônes de volcans enneigés, nous faisant penser au Fujiyama du japon. Ce soir, nous dormons à Puerto Varas, une petite bourgade au bord du lac Llanquihue (l’un des plus grands d’Amérique du Sud) avec une vue hélas nuageuse sur les volcans Osorno et Calbuco.

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 Nous logeons à l’auberge, « Le Margouya », tenu par un français, Nicolas, d’origine de Nîmes; l’endroit est sympa. Anne se jette sur les magazine d’aventures en français, pendant qu’Alice et Marcellin se disputent une partie d’échec sur un grand jeu en bois. En ville, on ressent fortement l’influence de l’immigration allemande et centre-européenne.

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C’est le cas notamment de l’architecture des maisons, dont les façades sont recouvertes de «tejuela», c’est à dire de minces, étroits et longs bandeaux en bois de mélèze que l’on assemble en les faisant se chevaucher afin de ne pas laisser passer la pluie. Dans la gastronomie, on retrouve des grands étalages de charcuterie et autres saucisses. Enfin, les noms des artisans et des commerces sonnent vraiment germaniques. Mais tout le monde parle espagnol, et Anne doit même se remettre à dire « ll » au lieu de « j ».

Puerto Varas et Puerto Montt forment l’entrée à la Patagonie et le début de la fameuse « Route Australe ». Mais avant d’aller dans le grand sud, vendredi 9 octobre, nous prenons le bus pour nous rendre sur la grande île de Chiloe.

Pour aller sur l’île de Chiloe, le bus doit emprunter le bac, il fait beau et nous longeons des plages bordées de massifs de genêts jaunes. Le paysage nous fait maintenant pensé à la Bretagne. Peu après nous arrivons à Ancud, la deuxième grande ville de l’île. J’ai profité du trajet pour discuter avec une étudiante qui revient en famille pour le week end, Constanza.

A Ancud, nous nous rendons à l’adresse que nous avait indiquée Miguel et Elba (les argentins d’El Bolson), mais nous avons une première déconvenue: il n’y a personne malgré l’e-mail que nous avions reçu, nous avons remonté toute la rue avec nos bagages pour rien. Notre deuxième et troisième tentative ne sont pas plus heureuses: un retraité et une dame très âgée sur un fauteuil roulant tiennent des «  hospedaje », mais nos enfants ne sont pas des hôtes calmes, nous préférons éviter cette option. Nous nous rabattons donc comme d’habitude sur l’office de tourisme qui nous indique des cabanas à un prix raisonnable, où nous pouvons enfin poser nos bagages. Cela tombe bien, il commence à pleuvoir…

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Très vite, nous devons nous rendre à l’évidence: il pleut beaucoup à Chiloé et cela va rendre difficile les balades que nous nous étions promises, d’ailleurs nous n’avons pas loué de voiture. Quant à la pêche au saumon dont nous avait longuement parlé Miguel et Elba, ce n’est pas la saison. Alice est déçue… Au moins, nous profitons de cette pause pour faire un peu plus de devoirs que d’habitude, pour faire les courses, s’occuper du linge et pour avancer dans nos communications internet. Nous renouons aussi avec les supermarchés chiliens: il y a beaucoup plus de fruits et légumes qu’en Argentine, on va pouvoir manger plus équilibré. Nous goûtons aussi aux poissons (congre, merlu) et aux fruits de mer venant directement du port. Nous retrouvons aussi à Ancud les maisons en bois couvertes de tejuelas.

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Le samedi, nous visitons le musée régional d’Ancud où l’on peut découvrir non seulement l’histoire de l’île, mais aussi les mythologies locales. On y voit même un squelette d’une baleine bleue qui s’est échouée en 2005 non loin de la ville. Elle mesure 25 mètres de long. C’est impressionnant! Il s’agit tout de même du plus grand mammifère terrestre.

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Le soir, au moment du repas, nous entendons des klaxons de voitures venant du centre ville. Il semble que les habitants fêtent quelque chose! Nous branchons la télé, et oui le Chili a battu la Colombie pour les qualifications du Mondial de foot 2010. Et la France, alors? Le dimanche, le temps s’annonce moins mauvais que la veille, d’ailleurs notre poêle à bois s’est éteint dans la nuit. Nous allons donc prendre le bus pour Castro, et visiter un autre coin de l’île, le petit port de Dalcahue. Les maisons sur pilotis, les « palafitos » de Castro, nous déçoivent un peu, c’est la marée basse et il s’est remis à pleuvoir un peu, les photos ne vont pas être terribles…

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A Dalcahue, l’église en bois est fermée, nous ne pourrons pas la visiter, et le marché est un marché ordinaire, ni plus ni moins. Un peu déçus, nous rentrons à Ancud en bus, et là nous avons plus de chance: le soleil apparaît, nous permettant de visiter le fort de San Antonio (où les enfants se mettent à jouer avec les canons) et de faire collection de coquillages et d’algues sur une fort jolie plage non loin de là. Ouf, cela fait du bien pour le moral!

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Lundi 12 Octobre, nous partons au terminal de bus d’Ancud pour repartir à Puerto Varas, et là oh surprise! Nous avons raté le bus…  Nous avons une heure de retard, parceque le Chili a changé d’heure ce week-end, mais nous n’étions pas au courant. Heureusement, cela s’arrange facilement, nous prenons le prochain bus de 15h30. Comme dit Tom: « c’est l’aventure! ».

Le soir nous dormons à l’hostal Compass del Sur à Puerto Varas, où nous retrouvons nos amis, Sophie et Jean-Baptiste, avec qui nous avions fait le Salar d’Uyuni en Bolivie (il y a un mois déjà): une bonne occasion pour déboucher une bouteille de vin chilien.  

Demain nous partons dans le grand sud, en Terre de Feu. A nous le Perito Moreno! 

 

Bariloche, la région des lacs

Non Bariloche n’est pas en chocolat comme le croyait Tom, et ses fabriques de chocolat ne sont sans doute pas comparables à celle de Billy Wonka dans Charlie et la Chocolaterie! C’ est simplement une grande ville, réputée pour sa station de ski souvent remplie de Brésiliens (à tel point qu’elle est surnommée Brésiloche!) et évidemment, comme vous l’avez compris, son chocolat. Il existe même du chocolat en branche qu’on ne trouve apparemment pas en France.

Le soir de notre arrivée, c’est une grande première: nous sommes invités à dîner chez une membre de l’association Servas, Maria-Elena. Elle est professeur de biologie à l’université et nous a permis de mieux connaître la vie des Argentins ainsi que Bariloche. Au fait, savez vous ce qui caractérise l’Argentin?

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Il boit constamment de la yerba de maté et se déplace même avec sa thermos….Nous, on trouve que c’est un peu fort, même en mettant du sucre, question d’habitude sans doute. Devinez ce qu’il y a au dessert avec le flan? Du dulce de leche bien sûr! Par contre, ça, on adore et on essaiera de s’en refaire en France: il suffit de faire chauffer un litre de lait entier avec 800 grammes de sucre ou de faire chauffer une boite de lait condensé. Vous aurez compris que nous avons pris quelques kilos en Argentine!

Le lendemain, le temps se dégrade l’après midi. Nous louons quand même une voiture pour quatre jours et nous visitons un peu les alentours du lac Nahuel Napi, la péninsule de Llao Llao avec ses chalets en bois et son hôtel de luxe. Les enfants apprécient surtout la ballade en télésiège pour admirer le point de vue, et la marche dans la forêt : il y a des bambous, des arbres immenses, des conifères (coihue, cyprès) de plus de 40 mètres de haut, et surtout des « arrayanes. », ces arbres au tronc couleur cannelle que l’on ne trouve que dans cette région.

De 05-Argentine-Bariloche
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Le mauvais temps se confirme le jour suivant, nous décidons alors de nous rendre directement

à San Martin de los Andes, à 200 kms de là, dans le parc national Lanin. La piste et surtout la neige qui tombe à gros flocons rendent ce trajet plus sportif que prévu!

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Le parc Lanin est connu pour ses communautés d’indiens Mapuche, nous partons donc à leur recherche près du lac Lacar, mais il n’y a là rien d’exceptionnel, seulement de petits villages qui ne semblent fonctionner qu’avec le tourisme estival. La vue est néanmoins superbe et c’est l’occasion de faire une belle randonnée car le soleil est de retour!

De 05-Argentine-Bariloche
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Nous trouvons un appart hôtel très confortable qui déclenche des exclamations ravies des enfants: « super! C’est génial! Il y a même des étagères! » suivies des disputes habituelles pour choisir le lit.

Nous poussons même l’enthousiasme jusqu’à faire de la cuisine en famille: crumble, tourte aux poireaux et surtout nos premières empanadas faites maison. L’impression de se sentir chez soi, d’ailleurs Tom voudrait vivre dans cette petite maison.

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Hélas, c’est déjà le moment de revenir sur Bariloche, nous reprenons donc la voiture sur la route des sept lacs. Chaque arrêt est le prétexte pour non seulement prendre des photos, mais aussi faire des cabanes, jouer avec le bois, ou encore s’exercer à tailler (pour Alice). Les enfants découvrent aussi les joies du javelot avec papa, champion toute catégorie. Nous goûtons la tranquillité des eaux translucides dans lesquelles se reflètent les montagnes enneigées. On regrette simplement de ne pas être en été pour pouvoir camper à notre guise. De même, nous serions bien restés un peu plus longtemps à La Villa Angostura qui nous paraît bien paisible par rapport à Bariloche, mais nous manquons de temps car demain nous partons au Chili.

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Le récit de Tom pour les copains

« Bonjour les copains

Bariloche est une ville où on fabrique du chocolat suisse. A Bariloche on a vu deux usines de chocolat. Il y avait des grosses machines; par ici, par là. Après on a acheté du chocolat. Le lendemain matin, on a loué une voiture, et on est parti loin loin! On a visité des lacs qui ressemblaient à des miroirs… A côté des lacs, il y avait des montagnes, et une presqu’île où on faisait du ski et du télésiège. Envoyez-moi des messages. Bisous. Tom »

El Bolson, nos premiers paysages de Suisse en Patagonie

C’est le miracle du bus de nuit, un changement total de paysage au petit matin….Nous avions quitté une pampa à l’herbe rase à Puerto Madryn, nous arrivons à El Bolson ce mardi matin 29 septembre dans un environnement de montagne : sommets enneigés, sapins et cyprès, vaches et prairies verdoyantes, c’est la suisse de l’Argentine.

De 05-Argentine-Bariloche

Coup de chance, ce jour là, nous dénichons un charmant chalet en bois à l’écart de la route, niché dans la forêt et longé par un alpage à moutons; nous sommes aux Cabanas del Valle Escondido appartenant à Miguel et Elba, des jeunes retraités de Buenos Aires.

Nous renouons avec le confort d’une petite maison pour nous tout seul, c’est un luxe et en plus ce n’est pas cher (130 pesos/jour) car nous sommes hors saison. Une adresse que nous recommandons aux voyageurs.

Le soir nous fêtons nos 3 mois de voyages. Déjà! Que le temps passe vite!

Tom et Alice se précipitent dans le jardin pour y construire des cabanes avec leur papa. Nos déplacements se font en bus local pour les courses, et aussi pour visiter les alentours du grand lac voisin, le Lago Puelo qui fait la frontière avec le Chili. Les jonquilles et les arbres sont en pleine floraison, mimosas, prunus, cerisiers, ce qui rajoute à la splendeur du lieu. 

Du lac la vue est splendide et nous pouvons admirer à loirsir les montagnes enneigés. Remarquez que nous avons retirés les manteaux, et même les pulls plus tard.

De 05-Argentine-Bariloche
De 05-Argentine-Bariloche

D’étranges animaux de Patagonie viennent nous rendre visite près de notre chalet: des bandurias, de la famille des ibis, et surtout des « terros » qui sont en pleine saison de nidification…nous apprenons à mieux les connaître grâce à la propriétaire qui en connaît en rayon sur la faune et la flore locale. Leurs cris étranges et stridents à la fois nous réveillent le matin, nous rappelant qu’ils sont maîtres chez eux.

 

Je profite aussi de cette pause de quelques jours pour faire la connaissance d’un professeur de géographie dans l’école de Lago Puelo (5500 habitants, 400 élèves), Ariel. Ce dernier vient me chercher en voiture au petit matin pour assister à un de ses cours avec des lycéens de 17 ans. Mais avant, il faut écouter l’hymne national de l’Argentine, les élèves d’un côté, les professeurs de l’autre.

Les élèves choisissent d’avoir cours de 8 heures à 13h, ou de 13h à 18h. C’est beaucoup moins qu’en France, mais du coup, je trouve qu’ils ont aussi l’air plus attentifs et plus réveillés… Aujourd’hui, le thème est la mondialisation. Ariel parle vite, tout en buvant de temps en temps du maté (la boisson argentine) et les questions fusent, vais-je être à la hauteur quand il faudra que je m’exprime en espagnol? Ariel me donne la parole, il faut que je me lance…Je parle un peu du système

éducatif français et de la France. Les élèves se révèlent très intéressés et me posent aussi des questions: quel est le climat? y a t il des problèmes de drogue? d’insécurité? d’immigration? J’en viens à parler de la guerre d’Algérie et des relations de la France avec ses anciennes colonies, mais aussi des multinationales françaises, de la société française, du salaire minimum…etc. Un échange très fructueux!

Ensuite, Ariel doit aller dans une autre école. La professeur d’informatique m’invite à assister à la première liaison de téléconférence avec une autre école argentine. Une élève arrive avec le drapeau argentin, et c’est reparti pour un coup d’hymne national. Un professeur me confie: cela se perd, les élèves chantent de moins en moins….signe des temps. Ici, la téléconférence se fait avec une école de Jujuy, à 2500 kms d’ici au Nord du pays, il faut dire que l’Argentine est tellement grande que cela favorise ce type d’expérience. A Jujuy, les élèves sont en uniforme, ce qui n’est pas le cas ici. Les élèves s’expriment tour à tour devant l’écran, quelle expérience enrichissante!

Demain nous partons pour Bariloche la ville principale de la province Rio Negro, le coeur de la suisse argentine. A nous le chocolat argentin!