Copacabana et l’Isla del Sol

Copacabana et l’isla del sol

Nous sommes enfin en Bolivie, à Copacabana au bord du lac Titicaca. Il nous tardait un peu de quitter le Pérou pour découvrir de nouveaux paysages, d’autant que le Pérou nous a coûté plus cher que prévu. Dans les points positifs du Pérou, on retiendra quand même la qualité des bus et Cuzco ainsi que sa vallée sacrée.

Nous avons passé la frontière à pied, après les services d’émigration puis nous avons repris le bus jusqu’à Copacabana. Le tout s’est fait très rapidement.

La Bolivie apparaît plus pauvre, on voit des déchets dans les rues et des chiens errants, signe qui ne trompe pas. Les prix sont divisés par deux par rapport au Pérou: en Equateur, nous payions un dollar la banane (!), au Pérou un sol et en Bolivie 1 boliviano mais cela n’a pas du tout la même valeur! Pour le boliviano, il faut diviser par 10 pour avoir le prix en euro, et par 7 pour le dollar. Nous sommes aussi frappés par le nombre d’indigènes en jupe et chapeau, pas étonnant que leur président soit aussi un indigène! Quant à la connection de notre petit PC, cela n’a pas l’air évident ici….

Nous nous levons tôt dès le lendemain de notre arrivée pour aller voir l’Isla del Sol, à deux heures de bateau sur le Titicaca, le lac sacré des Incas. Il a fait un terrible orage dans la nuit, et tout est encore blanc de grêle quand nous quittons l’hôtel.

Il règne sur cette île du soleil de 3500 habitants une atmosphère particulière: écrasée de soleil dans sa partie nord, peu d’arbres y poussent. Les couleurs ressortent: le bleu scintillant du lac, le blanc des plages de sable et le rouge des roches. On pourrait se croire sur une île grecque, mais ici nous sommes à plus de 4000 mètres d’altitude et il ne faut jamais quitter sa polaire et son chapeau.

De 03–Bolivie

Le silence est impressionnant, peu ou pas d’oiseaux à cette altitude, on n’entend que le bruit des ânes et l’eau sur le rivage. C’est un bonheur de parcourir les 3 heures de chemin des incas le long des crêtes, du nord au sud de l’île même si nous mesurons nos pas avec le manque d’air.

De 03–Bolivie

En chemin, je discute avec un habitant de l’île, agriculteur et pêcheur comme tous les autres, il a 46 ans et 6 enfants qui sont tous restés. Nous prenons notre temps car nous savons que nous allons dormir à l’autre bout de l’île dans le village de Yumani. Sur la recommandation de deux Français rencontrés la veille, nous nous rendons vers un petit hôtel sur la crête, et nous nous faisons conduire par des enfants vers deux chambres pour la nuit, simples mais qui ont l’avantage d’offrir un magnifique soleil couchant et levant. Les enfants jouent sur le balcon aux voitures et playmobiles pendant que nous planifions la suite de notre voyage.

De 03–Bolivie

Le lendemain matin, nous allons à l’école sur l’île.….si, si, à l’école! C’est une grande première pour nous, et pour les enfants. Nous présentons notre projet de tour du monde des écoles à une enseignante, Brigitta, en l’absence du directeur, qui accepte de nous faire venir dans sa classe une partie de la matinée. A 8h30, les garçons arrivent en courant dans la classe, puis les filles. La maîtresse les fait se lever et réciter un « Buenos dias senora » , puis les fait enlever leur chapeau et s’asseoir. Ils sont seulement 17 élèves, d’environ une dizaine d »années, quelquefois plus. Sur une idée de Marcellin, j’ai dessiné la carte du monde au tableau, que je commente après nous être présentés en espagnol. J’essaye de leur faire reconnaître les pays, et les capitales, les océans, les montagnes et je leur parle un peu de ce qu’ils connaissent, les incas. Les enfants sont timides, seuls deux ou trois d’entre eux participent, encouragés par la maîtresse, qui se montre curieuse et attentive. Ensuite viennent les questions sur notre mode de vie, Alice explique sa journée de classe et chante avec Tom des chansons en français .Ils font de même en entonnant l’hymne national Bolivien. Marcellin présente aussi sa profession. La maîtresse finit en nous montrant sa méthode de calcul des multiplications avec les doigts, puis c’est la récréation. Nous prenons congé avec chaleur, les élèves eux devront rester à l’école jusqu’à 13h car l’après midi, ils aident leurs parents aux travaux quotidiens. Au final, nous sommes tous ravis de cette expérience et espérons qu’elle se renouvellera!

De 03–Bolivie
De 03–Bolivie

Nous quittons l’île avec regret, c’était un petit paradis ici….

A Copacabana, nous changeons d’hôtel, pour l’alojamiento Emperador, plus calme et toujours aussi peu cher (100 bols). Devant la basilique, mais aussi en haut du chemin de croix, nous sommes témoins de cérémonies étranges, mélange de croyances indigènes et de religion chrétienne: des camions, des voitures superbement décorées attendent d’être bénites, à grand renfort de bière et de confettis! Nous les voyons aussi faire bénir des voitures miniatures, mais aussi des maquettes de maison, des billets, sur les incantations d’un religieux qui fait aussi brûler des feuilles de coca…. Ils font aussi péter des pétards, et dessinent sur des murs leurs maisons ou leurs voitures avec la cire des bougies….Tout cela reste pour nous assez énigmatique et nous sommes effarés de tous les déchets occasionnés; bouteilles de toutes sortes, sacs plastique…etc. Pauvre Pachamama!

De 03–Bolivie

Comme à Puno, nous trouvons des pédalos, mais cette fois ci nous en faisons pour le plaisir des enfants.

Jeudi 13 Août, il est 9h, nous louons 4 vélos pour la matinée et pour le prix de 15 bols par heure et par vélo. Pas facile de trouver des vélos à la taille des enfants. Tom récupère un petit vélo bourré de suspension et avec 10 vitesses. Il s’accommode du guidon trop lourd pour la taille du vélo. Le vélo d’Alice est à sa taille, mais les freins sont trop bons, si bien que dans certaines pentes, elle se fait peur. Mais au bout d’une heure sur le chemin en direction de la presqu’île de Yampupata, tout le monde est ravi de faire du vélo. Le guide du Lonely Planet recommande aussi ce chemin à pied pour se rendre vers Isla del Sol, mais les 17kms nous auraient demandés beaucoup de temps. Le paysage est somptueux.

De 03–Bolivie

Nous faisons halte à la grotte de la vierge de Lourdes, une réplique de la nôtre dans les Pyrénées. Le gardien est convaincu que l’apparition a eu lieu d’abord ici, ensuite en France. Au pied de la grotte, nous assistons de nouveau à une cérémonie de bénédiction avec les bières et les pétards!

De 03–Bolivie

Sur le chemin du retour, nous voyons un groupe de femmes travailler dans un champ. Nous osons nous approcher d’eux, et elles nous demandent de les aider, ce que nous faisons de bon coeur. Elles sont entrain de récolter des fèves qui seront mangées grillées ou en farine. Rien à voir avec les nôtres. Ces dames sont très curieuses et veulent savoir ce qu’on produit en France, quels animaux il y a….etc. Le fait de faire travailler des « gringos » les fait beaucoup rire! Malheureusement, nous ne pouvons rester longtemps car il faut rendre les vélos dans une heure. Dommage, nous serions bien restés discuter ensemble.

De 03–Bolivie

Les enfants, courageusement, reprennent la route en terre et en cailloux pour le retour. Heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de camions, avec la poussière que cela soulève!